« La France dégringole au classement de Transparency International sur la corruption »… et voilà qu’Emmanuel Macron envisage de placer le mis en examen Richard Ferrand, qui a échappé aux tribunaux, à la tête du Conseil constitutionnel. C’est-à-dire au sommet de la loi ! Comment, avec ça, ne pas dégoûter les Français ?
Pour rappel. En décembre 2010, Richard Ferrand signe, à titre personnel, un compromis de vente pour un immeuble à Brest. Un mois plus tard, les Mutuelles de Bretagne, qu’il dirige, décide de louer ce bâtiment à une SCI, qui n’a pas encore d’existence légale. Qui est détenue à 99% par sa compagne, à 1% par sa fille. Une information qu’il cache.
42 000 € de loyers annuels sont ainsi garantis. Mais cela ne suffit pas : les Mutuelles de Bretagne décident d’effectuer 184 000 € de travaux… sans aucune contrepartie ! En quelques années, la famille Ferrand s’enrichit ainsi de 300 000 €…
Mais, plaide Richard Ferrand, ce n’est justement pas sa « famille » : il ne serait ni marié ni pacsé avec sa compagne. Un mensonge, comme le révèle Mediapart : selon « les statuts de la SCI, un Pacs aurait été conclu entre Richard Ferrand et sa compagne en janvier 2014 ».
Jamais Richard Ferrand n’a été jugé pour cette affaire. Il a échappé au tribunal. Grâce au procureur de Brest qui, d’abord, a classé sans suites. Il est finalement mis en examen à Lille. Mais la Cour de Cassation estime qu’il y a prescription : à aucun moment, le dossier n’est jugé sur le fond.
Mais ce n’est pas tout. Durant son mandat de député, Richard Ferrand est encore rémunéré, 1 250 €, par les Mutuelles de Bretagne. Et à l’Assemblée, durant cinq années, il défend les mutuelles en parfait lobbyiste !
Dans la famille Ferrand, je demande le fils, maintenant. En 2014 et durant cinq mois, Richard Ferrand embauche son fils comme assistant à ses côtés. C’était, à l’époque, autorisé. La réalité du travail est interrogée. Mais aussi, un petit oubli : ce recrutement n’est pas signalé à la HATVP, la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique.
Voilà qui pourrait devenir le grand maître de la Constitution, dans notre pays ! Le gardien de la Loi ! Et bizarrement, les politiques n’évoquent pas cette corruption, même lorsqu’ils s’opposent à cette nomination.
Ainsi, du côté des Républicains, c’est son « impartialité », sa « compétence juridique » qui sont mis en cause. Le Rassemblement national, lui, hésite et se tait. Pourquoi ? Parce qu’ils ont eux-mêmes des casseroles ! Bientôt, c’est un jugement qui va tomber sur Marine Le Pen. Et Laurent Wauquiez, avec ses dîners Relais et Châteaux à 100 000 € aux frais de sa Région est mal placé, en effet, pour faire la leçon ! Du coup, ils se couvrent.
D’où le silence. Mais qui conduit la France ? L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy porte un bracelet électronique, avec trois ans de prison ferme. Et sans compter, on attend le verdict, sa campagne financée par la Libye de Kadhafi. Deux informations judiciaires sont ouvertes pour les campagnes d’Emmanuel Macron. Alexis Kohler, grand maître de l’Elysée, est mis en examen pour « prise illégale d’intérêts ».
« Depuis 2017, comptabilise Transparency International, 26 ministres ont été impliqués dans des affaires politico-judiciaires. Cela traduit l’affaiblissement des principes d’exemplarité au sein de l’exécutif. La démission d’un ministre mis en examen, défendue initialement par le président de la République, a été totalement abandonnée, exacerbant ainsi chez les Français le sentiment d’impunité dont jouiraient les élus. »
Depuis 2017, l’Etat est colonisé par les intérêts privés, par les connivences et les copinages. C’est visible. C’est flagrant. Jusqu’à la semaine dernière au sommet de l’IA. Et l’ONG dénonce « l’absence de volonté, tous bords politiques confondus, depuis plusieurs années, de lutter efficacement contre les atteintes à la probité ». Faudra-t-il, comme les écuries d’Augias de la mythologie, nettoyer nos palais ? Pour rendre la République aux Français.
En tout cas, N.O.U.S y veillerons et N.O.U.S ne lâcherons rien !